Tudert-is

Amṭiq d useggas ideg illul – Date et lieu de naissance

Ayni Wajen_2Il semblerait que Abdelkader Bouhi est né en 1957. Il serait né – là aussi je suis obligé de nuancer mes propos – à “Ayni Wajen, Iεemranen”, Bougie. La transcription graphique du toponyme est de moi. Elle est faite selon la prononciation orale de celui-ci telle que entendu de la bouche de Abdelkader même ou de ses cousins ainsi que les règles de l’écrit en cours du Kabyle. Ne vous étonnez pas, si la transcription du panneau – voir image à gauche – et  la mienne diffèrent. La macsarade de la transcription toponymique par les officiels algérien en Kabylie dépasse toute l’imagination!

De Ayni Wajen, son lieu de naissance supposé, Abdelkader n’était pas prolixe. S’il lui arrivait d’en parler, il ne fait que mentionner son existence en associant celle-ci à un événement plus important. Disant en filigrane. Devant ses cousins, qui, eux, sont nés en exclusivité à Bougie, qui parlaient avec enthousiasme de ce lieu lointain ou les raisins de variété Ḥmer buεmer disputeraient l’aire et l’air aux pêches à la chaire fournie; les poires de variété brebri aux pommes à robes rouges… de ces ruisseaux qui les érigent ; des montagnes géantes qui ornent le faciès de celui-ci; des quantités indénombrable de grives qui élisent domicile en hiver – ces oiseaux migrateurs qui augmentent l’attraction, la beauté et la richesse d’une région pour les enfants que nous étions – en raison de la très abondante oliveraie s’y trouvant, Abdelkader ne disait rien. S’ils lui arrivait d’en faire un commentaire, il disait lapidairement avec un air goguenard: Ayni Wajen, oui !

Tusan-is γer Dar-Nacer – Son installation à Dar-Nacer

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Laṣifa, vue de Sidi Wali. Merci à Mastanabal

Avant de s’installer avec l’ensemble de sa famille paternelle à Dar-Nacer, vers la fin des années 70, dans la bâtisse, vide, des unes des nombreuses familles Bouchebbah connue dans le village sous la désignation : Axxam n Muhend U Smaεil, jouxtant la place du village Tajmaεt, place qui va jouer par la suite un très grand rôle dans la vie de l’artiste en devenir – j’y reviendrai -, Abdelkader avait habité, selon ses dires à Laṣifa – un des quartier de Bougie situé entre Lḥuma n ubazin et Lḥumerriḥ, aussi Taεessast, abritant des logements sociaux, construit en hâte après 1962, pour reloger les rescapés de guerre venant presque exclusivement des régions d’Imezzayen et Iεemranen dont les villages respectifs ont été bombardé par l’armée française. l’image ci-contre est une capture d’écran d’une vidéo sur Kaci Abdjaoui – un autre géant de la chanson kabyle et ayant aussi vecu –  performant la fameuse chanson “Lmeḥn-aw” – mise en ligne par Mastanabal. Qu’il soit, ici, remercié. J’aurai pu, par le biais de Photoshop, retravailler  l’image en remplacant la photo de Kaci. Mais… vous l’avez bien compris, l’hommage est ici, double!

Une fois installée, sa famille épousa la vie du village : Les femmes allaient puiser de l’eau à la fontaine publique se trouvant en bas du village avec les femmes du village; les hommes vaquaient à leurs besognes …un souvenir qu’il va beaucoup plus tard immortaliser dans l’un de ses tubes phares sur la ville de Bgayet. Écouter ici à partir de 3:12 minute

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Laṣifa, vue de près

Pour nous, les enfants que nous étions, c’était la famille d’Aεemran en référence à la confédération de sa provenance « Axxam n Uεemran ». Une famille comme toute les familles du village ou Ixxamen, sing. axxam. Le lexème « Axxam » désigne en même temps la famille et la bâtisse occupé par celle-ci.

Je ne rappelle comme si cela datait d’hier (Ceffu n temi / souvenirs d’enfance) de ma première rencontre avec son père Dda Muḥend. Je le revois encore aujourd’hui jonché sur son âne bâté et portant des hottes Cwari, sing. tacwirt bourrées de raisins. Notre bâtisse est située presque en bas du village et donnait sur le sentier de celui-ci. Je pouvais donc, s’il me plaisait, observer toutes les allées et venues de mes concitoyens. Ce que je faisais avec grand plaisir, une fois toutes les tâches m’incombant, Dieu sait qu’elles n’étaient pas peu nombreuses dans une organisation sociale à économie familiale, accomplies. Je le faisais d’autant plus que ce côte de nôtre bâtisse était doté d’une sorte de banc bâti en ciment et adossée au mur qui offrait toutes les commodités pour se reposer. Il était grand, mince, hirsute avec un visage joviale. Si vous ne connaissez pas ce visage, en le fixant du regard, on dirait qu’il vous sourit. Pour ceux qui ne l’ont pas connu, il suffit de regarder Abdelkader. C’était sa photocopie intégrale, ce qui est normal, puisqu’il est son géniteur. Abdelkader Ictel, ur ixewwel ara.

En plus du père, qui partageait sa vie entre Ayni Wajen et Dar-Nacer à cette époque là, il y avait aussi sa mère – Nna Yamina, si je ne me trompe pas, ad iyer Rebbi awal-iw fell-asen d afsas –, son frère ainé Sliname et sa femme, un autre frère plus âgé que lui, Moussa et sa femme et Abdelkader bien entendu. Il avait, en moins, une sœur. Celle qui c’est marié avec Said. Celui avec lequel Abdelkader « va monter un groupe de musique » baptisé « Athmathen » – la graphie est rendue telle quelle – pour enregistrer son Premier Album du même intitulé « à vrai dire sa première cassette audio » aux débuts des années 80, à la maison d’édition discographique “Sadaoui Phone” , chez Salah Sadaoui, à Paris. – Ce que Abdelkader m’avait rapporté comme étant “Gouraya Music” –  j’y reviendrai -. A cette époque là Abdelkader était célibataire.

Guitarre_12_cordesEn arrivant à Dar-Nacer, Abdelkader avait déjà à son “actif” une guitare et pas des moindres : Une douze cordes, s’il vous plait ! Elle avait une couleur beige (voir image ci-contre. Il y a une très grande ressemblance entre les deux. Il me semble qu’il avait même poser avec elle pour la jaquette de son premier album (première cassette comme on disait dans le temps). Dans tous les cas, c’est avec cette guitare qu’il avait enregistrer sa première cassette audio. Voici comment elle résonnait. Même s’il l’exhibait avec fierté, la toucher, la transporter ou même l’essayer, bien entendu en sa présence, Abdelkader n’avait aucun problème, comparé aux autres Maîtres (Lecyax, sing. Ccix), qui faisaient de leur instrument un myth. J’y reviendrai aussi sur ce phénomène du « Ccix ».

Il avait aussi à son actif et fin prêtes les chansons « Abeḥri n ccetwa » et « Σamayen [première version: écouter ici la nouvelle version Σamayen 2 », puisqu’il va les enregistrer telles quelles dans son premier album, entre 1981 et 1983, voir aussi plus haut. Il devrait avoir entre 24 et 26 ans à cette époque. Ce qui laisse supposer qu’il avait déjà appris à jouer de la guitare et réussi même à composer des chansons. C’est déjà une immense, je dis bien une immense prestation; une impertinence ou digression dans ce monde clos des initiés de « Lecyax ». Avait-il eu un Maître « Cix »? Condition sine quoi non, pour admission dans ce cercle ?

Oui, il en avait un. Il s’appelle: Mohamed n Dda Σmara. C’est ce qu’il avait affirmé à Isabelle et Karim Kherbouche, dans une interview qu’ils avaient réalisé avec lui en 2008 pour le compte de « Les Nouvelles Confidences ». Voici en substance ce qu’il avait dit à ce sujet : « … Le Chaâbi s’est imposé aussi dans ma vie parce que j’ai été formé dans cette musique par un grand Cheikh qui s’appelle “Mohamed n Dda Σmara”qui est, malheureusement, devenu un malade mental aujourd’hui. Je lui rends visite de temps en temps, je lui souhaite une prompte guérison. »

Lire l’Interview en entier ici.

J’y reviendrai … TRANQUILEMENT

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